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Camille Brinet
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2 avril 2010

41 940 euros pour satisfaire les objectifs stupides de la politique imbécile de N. Sarkozy

Bon, vous me direz, par rapport aux 116 500 euros d’avion pour Joyandet ou les 138 000 euros du Washington-Paris d’Estrosi, ce n’est pas grand-chose. Sauf que là, c’est le prix de deux reconduites à la frontière scandaleuses, dont la seule justification est la tactique idiote et dangereuse de Sarkozy, si vaillamment secondé E. Besson, consistant à utiliser les étrangers, surtout « des Noirs et des Arabes » comme bouc-émissaires des maux de la société française.

Nous avons eu droit récemment à deux expulsions totalement scandaleuses, tellement scandaleuses, en fait que l’Etat français a été contraint d’autoriser le séjour des deux jeunes filles renvoyées dans un pays qu’elles ont quitté enfants ….

Il y eut d’abord Salima Boulhazar. Salima et sa sœur Salma sont arrivées en France à l’âge de 13 ans à la mort de leurs grands-parents qui les avaient élevées au Maroc. Années hors mariage, abandonnées par leurs parents, elles ont été accueillies par leur tante à Clermont-Ferrand, elles étaient toutes les deux en contrat d’apprentissage.

En juillet 2009, à leur majorité, la préfecture leur a refusé un titre de séjour. Pourquoi ? pas d’explication… Mi-janvier, Salima a été arrêtée chez elle. Salma a dû s’échapper de l'hôpital où elle avait été admise pour une dépression pour ne pas connaître le même sort !

Malgré de nombreuses protestations et des manifestations, Salima a été expulsée le 4 février. Devant cette mobilisation, la préfecture annonçait déjà son retour, au prétexte que « La loi française doit être appliquée. Cette jeune fille doit être en possession d'un visa long séjour obtenu dans son pays d'origine pour être admise en France ».

Bien sûr ! et leur refuser une carte de séjour quand elles ont eu 18 ans, alors qu’elles vivaient en France depuis 5 ans et qu’elles y étaient scolarisées, ce n’était pas appliqué la loi française, peut-être ? Le préfet oublie aussi les exceptions prévue par la loi française dans les cas de maladie, puisqu’il menace Salma du même sort (expulsion / demande et obtention d’un visa au Maroc / retour en France).

Oui, quand on vous demande de faire du chiffre, on fait du chiffre d’abord et on réfléchit après…

Résultat : grâce à la mobilisation des associations et des citoyens, Salima est revenue en France 7 mars, munie d’un titre de séjour.

Intéressante opération ! Belle efficacité du gouvernement et d’E. Besson !

En février, c’est le tour de Najlae, une Marocaine de 19 ans qui a fui son pays à l’âge de 14 ans afin d’éviter un mariage arrangé par son père.

Sa faute? Avoir franchi la porte de la gendarmerie de Château-Renard pour y déposer une plainte. Son frère l’avait, deux jours auparavant, rouée de coups.

Bilan: huit jours d’incapacité de travail et un gendarme qui contrôle son identité, prévient la préfecture de son statut d’irrégulière et place en garde-à-vue Najlae, victime devenue coupable.

Il faut rappeler que, lors de son discours à la Maison de la Mutualité à Paris, le 6 avril 2007, Nicolas Sarkozy déclarait « Chaque fois qu’une femme sera martyrisée dans le monde, cette femme devra être reconnue comme citoyenne française et la France sera à ses côtés. »

Encore un mensonge éhonté, encore une promesse cynique.

Devant le scandale provoquée par cette expulsion, N Sarkozy s’est senti obligé d’offrir le retour de Najlae pour fêter la journée des femmes, le 8 mars.

Revenue le 13 mars, la jeune fille a passé trois semaines au Maroc.

Tout ça pour permettre à Sarkozy et à Besson de continuer à se prendre pour des cadors. Et surtout tout ça pour 41 940 euros minimum !

En effet, il est très difficile d’obtenir des informations de la part du ministère de l’Immigration sur le coût des reconduites à la frontière, même en ces temps de « révision générale de politique publique ».

Le sénateur Bernard-Reymond, UMP, a décidé d'évaluer le coût réel de la politique d'expulsion. Les coûts de garde et d'escorte des centres de rétention sous la responsabilité de la police ne figurent nulle part et sont intégrés dans le budget général du ministère de l'Intérieur. Pour estimer les sommes qui y sont consacrées, le sénateur UMP les a évaluées en prenant pour base les coûts financiers de garde et d'escorte dans les centres de rétention gérés par la gendarmerie nationale, qui apparaissent dans le budget du ministère de la Défense. Il montre ainsi que l'Etat consacre environ 394 millions d'euros à ce titre pour les centres de rétention (60 millions pour la gendarmerie et 334 pour la police nationale).

Et donc 20 970 euros par personne expulsée !

On pourrait donc imaginer que l’administration française, en ces temps de disette, n’expulse pas à la légère, même si certains ont oublié que la France était la patrie des droits de l’homme.

Surtout qu’en réalité, il faut ajouter à cela, les sommes directement engagées par le ministère de l'Immigration. Elles représentent d'une part, 80,8 millions d'euros pour les dépenses de fonctionnement (frais de restauration, blanchisserie, etc., billets d'avion de train ou de bateau et prise en charge sanitaire et sociale ainsi que l'aide à l'exercice des droits des étrangers). D'autre part, les frais d'investissements liés à la construction et à l'agrandissement des centres de rétention. Ceux-ci apparaissent dans le rapport de la cour des comptes, rendu en juin 2009. La Cour indique que dans le cadre d'un plan triennal d'extension de la capacité des centres de rétention 2006-2008, 174 millions d'euros ont été dépensés.

Avec tout ça, on atteint plus de 530 millions d’euros par an, dépensés pour une politique non seulement profondément condamnable mais concrètement stupide.

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