Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Camille Brinet
Camille Brinet
Publicité
Camille Brinet
Newsletter
Archives
10 février 2011

Récidive, encore récidive et multi-récidive….

…. Et complicité de récidive.


N. Sarkozy a besoin de boucs-émissaires, c’est un fait que tous les Français connaissent bien maintenant (et beaucoup de nos voisins et partenaires étrangers). En particulier, car il parle beaucoup, trop vite, trop fort mais ne fait presque rien.

En bon idéologue de droite, il use et abuse (1ère récidive) de la peur sécuritaire qu’il nourrit non seulement par ses discours outranciers et haineux (avant-dernier épisode : l’ouverture de la chasse aux Roumains avec le « discours de Grenoble » du 30 juillet 2010) mais aussi par l’inefficacité dramatique de son action depuis 2002 en tant que ministre puis en tant que président de la République.


Les étrangers ou les Français d’origine étrangère, même lui comprend qu’en ce moment, il ne « peut plus faire »… Alors, il a repris une autre de ses obsessions (récidive, encore) : la justice. Qui n’est pour Montesquieu que le troisième pouvoir dans une démocratie….(De l’esprit des Lois)

Malgré 13 lois sur la sécurité depuis 2002 sans compter la loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (LOPPSI 2 – récidive, quand tu nous tiens) en cours de finalisation à la Commission mixte paritaire, la France a connu récemment un drame terrible, le viol présumé et le meurtre d’une jeune femme. Malgré de trop nombreuses mesures portant atteinte à nos libertés fondamentales et aux droits de l’homme, ce crime n’a pas pu être évité. L’enquête est toujours  en cours mais N. Sarkozy devait parler, s’entendre parler, un vrai réflexe pavlovien. Cette fois-ci, donc, il accuse « les juges » qu’il menace de sanction (ah, accuser, sanctionner, si N. Sarkozy ne pouvait ne faire que cela toute la journée, toute l’année que sa vie serait douce….).


Encore une grossière erreur. N’ayant pas encore compris (multi-récidive) qu’il est le « garant de la Constitution, porte atteinte non seulement à l’idée de Justice en France, mais aussi à la magistrature dont l’indépendance et la place doivent incarner ce troisième pouvoir nécessaire à l’équilibre démocratique. Surtout, c’est N. Sarkozy qui est le premier responsable de l’inefficience de la justice : Tout d’abord, nombre des lois les plus récentes sont inapplicables car son gouvernement n’a pas été capable de produire les décrets d’application (quand le président de la République ne travaille pas, pourquoi les ministres se fatigueraient-ils ?)

Le plus grave, c’est que les règles intelligentes existant depuis bien longtemps pour prévenir, empêcher et punir la délinquance, les crimes et la récidive deviennent partiellement inefficaces à cause du manque de moyens de la justice.

 

Le budget de la justice en France est avec celui de la Finlande, l’un des deux plus bas d’Europe en 2008. La France était alors classée 35e….). L. Jospin avait pris la mesure du problème : de 1997 à 2002, le budget de la justice a augmenté de 5,4 % par an. Depuis 2002, il ne s’accroît plus que 3,8 % alors que d’autres pays (Belgique, Espagne, Royaume-Uni) connaissent des hausses de 10 à 30 %....

Et encore, une grande partie du budget de la Justice est utilisé pour rénover ou construire des prisons, dépense nécessaire, mais qui démontre encore lus à quel point l’effort est important pour le fonctionnement quotidien de la justice : il faut des juges pour instruire, poursuivre et juges, des auxiliaires pour assurer le suivi des décisions et le suivi et le contrôles des condamnés.


Si aujourd’hui, les magistrats se révoltent dans toute la France, ces hauts-fonctionnaires foncièrement respectueux de l’ordre et interdits de grève, c’est bien la preuve que N. Sarkozy n’a qu’une politique de gribouille à proposer et que F. Fillon, son complice, ne peut plus rien en cacher et se contente d’ajouter de l’huile sur le feu (qualifiant le mouvement des magistrats de « réaction excessive » aux propos outrageants de N. Sarkozy). Cette déclaration est honteuse, les magistrats en sont profondément choqués et ils ont bien raison.


« La confiance dans la justice ne se reconstruira donc pas par la politique sarkozienne de soumission accrue des magistrats mais par une politique affirmant et garantissant leur indépendance. » D. Rousseau, professeur à l'université Paris-I - Panthéon-Sorbonne, ancien membre du Conseil supérieur de la magistrature (2002-2006).


Dans son Pacte national de protection et de sécurité publique du 17 novembre 2010, le parti socialiste rappelle que plus que sa dureté, c’est la rapidité, l'effectivité et réalité de l’exécution de la peine qui doit prévaloir. Il annonce donc qu'en cas de victoire en 2012 seront octroyés des moyens renforcés à la justice afin qu’elle soit en mesure de fonctionner dans des délais raisonnables, tant dans la phase antérieure au jugement que dans celle d’exécution de la sanction.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité