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Camille Brinet
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17 juin 2010

La retraite à 60 ans : un marqueur de progrès social (1)

« L’avenir appartient à ceux dont les ouvriers se lèvent tôt » Coluche

Retour vers le passé, en particulier avant 1945 et le programme du Conseil National de la Résistance, c’est le nouveau mot d’ordre de la droite réactionnaire au pouvoir. N. Sarkozy et son gouvernement ont fermement décidé d’aller toujours plus loin dans la destruction des progrès sociaux du 20 ème siècle.

La retraite à 60 ans fut une de conquêtes des socialistes avec la victoire de 1981, un symbole de la libération des travailleurs, un repos bien mérité après une vie consacrée au seul labeur. Ce progrès social doit disparaître pour faire plaisir au Medef et aux marchés financiers.

Le recul de l’âge auquel on peut prendre sa retraite serait une atteinte grave aux droits des actifs les moins privilégiés. Le seuil d’âge n’est qu’un facteur parmi d’autres du calcul de la pension de retraite. Le nombre de trimestres à cotiser a déjà été augmenté à deux reprises depuis 1993 et les décotes pour trimestre manquant ont été accrues. Ce n’est plus aux travailleurs de payer.

En 2010, il faut dorénavant avoir cotisé 41 ans. Pour pouvoir prendre sa retraite à 60 ans, il faut donc avoir commencé à travailler à 19 ans. Or, la grande majorité des personnes qui sont dans ce cas, occupent des emplois plus pénibles et relevant des catégories ouvriers ou employés - CSP marquées en outre par une espérance de vie inférieure à celle des cadres supérieurs ou des professions intellectuelles (à 35 ans, un ouvrier a une expérance de vie inférieure de 7 ans à celle d'un cadre...).

Tous les actifs qui ont bénéficié d'une formation initiale supérieure (bac+3 au moins) ne peuvent plus prendre leur retraite à 60 ans. Reculer l'âge légal pour prendre sa retraite et le fixer à 62 ans, c'est donc ne viser que la catégorie des travailleurs les moins privilégiés et les moins bien payés, celle qui profite déjà le moins longtemps de sa retraite.

En outre, le gouvernement de Nicolas Sarkozy a aussi décidé de reporter de deux ans l'âge auquel on peut bénéficier d'une retraite à taux plein sans avoir cotisé 41 ans : jusqu'à présent il fallait attendre 65 ans, maintenant, ce ne sera possible qu'à partir de 67 ans. Les femmes, les chômeurs, les précaires, tous ceux qui n'ont pas pu avoir de carrière complète vont donc être obligés de travailler jusqu'à 67 ans ! !

Cette décision est purement et simplement un choix de classe sociale : ce que Nicolas Sarkozy et François Fillon veulent, c'est que les moins riches payent pour le déficit de l'assurance vieillesse et pour assurer la retraite des cadres supérieurs.

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